Vandercammen, Edmond

Vasto, Lanza del

Verhaeren, Émile 

Verlaine, Paul

Vian, Boris 

Vildrac,  Charles 

Vincensini, Paul 

Voidiès, Jean-Pierre 

 

 

Le peuplier

Le temps est-il ce peuplier 

Que j'interroge à ma fenêtre ? 

Comme moi, il a ses saisons,
Les songes renaissant 
D'une mémoire paysanne, 

Mais sa durée est compromise
Par les tempêtes enivrées 

Que lui réservent les automnes. 
À quelle altitude céleste 

Portera-t-il le poids de ses années ?

A mon réveil je le salue :
Il me répond
Par une danse dans le vent.
Je lui propose un long voyage
Dans la campagne des ancêtres :
Il me répond par le gémissement 
De ses racines fatiguées


Edmond Vandercammen 

 

 

L'arbre

L'arbre que l'hiver creuse et qu'il délabre
De terre à ciel est un chemin battu,
Avril aux tendres mains, quand viendras-tu
Quand, rallumer tout le grand candélabre ?

Flamme debout qui ne brule et ne bouge,
Ruisseau qui coule en remontant :
Le feu sans doute a quitté son masque rouge,
L'eau sa robe couleur de temps,
Et s'embrassant dessous la terre dure
Ils se sont fécondés en se battant
Pour qu'un surgeon de la lumière obscure
Jaillisse ainsi dans le ciel de printemps.

Corps nuageux vertébré comme un mont,
Flancs que perce un oiseau, qu'ouvre la brise ;
L'été respire à son vaste poumon.
Le grand soleil en mille nuits se brise
Folles de lunes vertes, d'astres troubles
Dans ses bas-fonds, et sa face dédouble
Le bleu du ciel en un sommeil de lac,
Une source s'y joue et son murmure
En ces grottes de vie au sourd ressacs
D'un rêve d'eau ranime la ramure.

Lui, couronné de paix et de verdure,
Lui, jubilant d'oiseaux, lui, blanc de fleurs,
Lui, nourri de discorde et fort de heurts
En qui la lutte élémentaire dure ;
Le tronc farouche au sommet de sa tour
Ourdit ses noeuds, ses fourches, ses détours
Et se poussant de rupture en rupture
Maintient, victorieux, l'architecture,
Pour coucher son automne en la couleur
Du feu dont il est fait, comme en la leur,
L'homme qui saigne et le soleil qui meurt.

Lanza Del Vasto (Le Chiffre des choses)

 

 

Automne

 

Matins frileux

Le vent se vêt de brume ;

Le vent retrousse au cou des pigeons bleus

Les plumes.

La poule appelle

Le pépiant fretin de ses poussins

Sous l’aile.

Panache au clair et glaive nu

Les lansquenets des girouettes

Pirouettent.

L’air est rugueux et cru ;

Un chat près du foyer se pelotonne ;

Et tout à coup, du coin du bois résonne,

Monotone et discord,

L’appel tintamarrant des cors

D’automne.

 

                               Émile Verhaeren

L'arbre

Tout seul,
Que le berce l'été, que l'agite l'hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.

Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd'hui morts, les yeux
Des aïeules et des aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.
Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;
Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;
Il abritait leur sieste à l'heure de midi
Et son ombre fut douce
A ceux de leurs enfants qui s'aimèrent jadis.

Dès le matin, dans les villages,
D'après qu'il chante ou pleure, on augure du temps ;
Il est dans le secret des violents nuages
Et du soleil qui boude aux horizons latents ;
Il est tout le passé debout sur les champs tristes,
Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s'épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
- Lèvres folles et bras tordus -
Il jette un cri immensément tendu
Vers l'avenir.

Alors, avec des rais de pluie et de lumière,
Il frôle les bourgeons de ses feuilles premières,
Il contracte ses noeuds, il lisse ses rameaux ;
Il assaille le ciel, d'un front toujours plus haut ;
Il projette si loin ses poreuses racines
Qu'il épuise la mare et les terres voisines
Et que parfois il s'arrête, comme étonné
De son travail muet, profond et acharné.

Mais pour s'épanouir et régner dans sa force,
Ô les luttes qu'il lui fallut subir, l'hiver !
Glaives du vent à travers son écorce.
Cris d'ouragan, rages de l'air,
Givres pareils à quelque âpre limaille,
Toute la haine et toute la bataille,
Et les grêles de l'Est et les neiges du Nord,
Et le gel morne et blanc dont la dent mord,
jusqu'à l'aubier, l'ample écheveau des fibres,
Tout lui fut mal qui tord, douleur qui vibre,
Sans que jamais pourtant
Un seul instant
Se ralentît son énergie
A fermement vouloir que sa vie élargie
Fût plus belle, à chaque printemps.

En octobre, quand l'or triomphe en son feuillage,
Mes pas larges encore, quoique lourds et lassés,
Souvent ont dirigé leur long pèlerinage
Vers cet arbre d'automne et de vent traversé.
Comme un géant brasier de feuilles et de flammes,
Il se dressait, superbement, sous le ciel bleu,
Il semblait habité par un million d'âmes
Qui doucement chantaient en son branchage creux.
J'allais vers lui les yeux emplis par la lumière,
Je le touchais, avec mes doigts, avec mes mains,
Je le sentais bouger jusqu'au fond de la terre
D'après un mouvement énorme et surhumain ;
Et J'appuyais sur lui ma poitrine brutale,
Avec un tel amour, une telle ferveur,
Que son rythme profond et sa force totale
Passaient en moi et pénétraient jusqu'à mon coeur.

Alors, j'étais mêlé à sa belle vie ample ;
Je me sentais puissant comme un de ses rameaux ;
Il se plantait, dans la splendeur, comme un exemple ;
J'aimais plus ardemment le sol, les bois, les eaux,
La plaine immense et nue où les nuages passent ;
J'étais armé de fermeté contre le sort,
Mes bras auraient voulu tenir en eux l'espace ;

Mes muscles et mes nerfs rendaient léger mon corps
Et je criais : " La force est sainte.
Il faut que l'homme imprime son empreinte
Tranquillement, sur ses desseins hardis :
Elle est celle qui tient les clefs des paradis
Et dont le large poing en fait tourner les portes ".
Et je baisais le tronc noueux, éperdument,
Et quand le soir se détachait du firmament,
je me perdais, dans la campagne morte,
Marchant droit devant moi, vers n'importe où,
Avec des cris jaillis du fond de mon coeur fou.

Emile Verhaeren

 

 

 

 


Chanson d'automne

Les sanglots longs 

Des violons 

De l'automne 

Blessent mon coeur

D'une langueur

Monotone.

Tout suffocant 
Et blême, quand

Sonne l'heure

Je me souviens

Des jours anciens 

Et je pleure.
Et je m'en vais 
Au vent mauvais 

Qui m'emporte 

Deçà, delà,

Pareil à la 

Feuille morte.

                  VERLAINE


Chevaux de bois

Tournez, tournez, bons chevaux de bois,
Tournez cent tours, tournez mille tours,
Tournez souvent et tournez toujours,
Tournez tournez au son des hautbois.

Le gros soldat, la plus grosse bonne
Sont sur vos dos comme dans leur chambre,
Car en ce jour au bois de la Cambre
Les maîtres sont tous deux en personne.

Tournez, tournez, chevaux de leur coeur,
Tandis qu'autour de tous vos tournois
Clignote l'oeil du filou sournois,
Tournez au son du piston vainqueur.

C'est ravissant comme ça vous soûle
D'aller ainsi dans ce cirque bête :
Bien dans le ventre et mal dans la tête,
Du mal en masse et du bien en foule.

Tournez, tournez sans qu'il soit besoin
D'user jamais de nuls éperons
Pour commander à vous galops ronds,
Tournez, tournez, sans espoir de foin

Et dépêchez, chevaux de leur âme :
Déjà voici que la nuit qui tombe
Va réunir pigeon et colombe
Loin de la foire et loin de madame.

Tournez, tournez! le ciel en velours
D'astres en or se vêt lentement.
Voici partir l'amante et l'amant.
Tournez au son joyeux des tambours !

Paul Verlaine
 

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L’hiver dans la plaine

 

Dans l’interminable

Ennui de la plaine,

La neige incertaine

Luit comme du sable.

 

Le ciel est de cuivre,

Sans lueur aucune.

On croirait vivre

Et mourir la lune.

 

Comme des nuées

Flottent gris les chênes

Des forêts prochaines

Parmi les buées.

 

Le ciel est de cuivre,

Sans lueur aucune.

On croirait voir vivre

Et mourir la lune…

 

Dans l’interminable

Ennui de la plaine,

La neige incertaine

Luit comme du sable.

 

               Paul Verlaine

Marine

L'Océan sonore
Palpite sous l'oeil
De la lune en deuil
Et palpite encore,

Tandis qu'un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D'un long zigzag clair,

Et que chaque lame,
En bonds convulsifs,
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,

Et qu'au firmament,
Où l'ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.

Paul Verlaine

 

 

Art poétique

 

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair,
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise ;
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Paul Verlaine

 

Impression fausse

 

Dame souris trotte,
Noire dans le gris du soir,
Dame souris trotte
Grise dans le noir.

On sonne la cloche,
Dormez, les bons prisonniers !
On sonne la cloche :
Faut que vous dormiez.

Pas de mauvais rêve,
Ne pensez qu'à vos amours
Pas de mauvais rêve :
Les belles toujours !

Le grand clair de lune !
On ronfle ferme à côté.
Le grand clair de lune
En réalité !

Un nuage passe,
Il fait noir comme en un four.
Un nuage passe.
Tiens, le petit jour !

Dame souris trotte,
Rose dans les rayons bleus.
Dame souris trotte :
Debout, paresseux !

 

Paul Verlaine

 

Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

 

Paul Verlaine (1844-1896)

Romances sans paroles

 

 

 


Le ciel est par-dessus le toit

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

 

Paul Verlaine (1844-1896)

Sagesse

 

 

 


Elle serait là, si lourde

Avec son ventre de fer

Et ses volants de laiton

Ses tubes d'eau et de fièvre

Elle courrait sur ses rails

Comme la mort à la guerre

Comme l'ombre dans les yeux

Il y a tant de travail

Tant et tant de coups de lime

Tant de peine et de douleurs

Tant, de colère et d'ardeur

Et il y à tant d'années

Tant de visions entassées

De volonté ramassée

De blessures et d'orgueils

Métal arraché au sol ,

Martyrisé par la flamme

Plié, tourmenté, crevé

Tordu en forme de rêve

Il y a la sueur des âges

Enfermée dans cette cage

Dix et cent mille ans d'attente

Et de gaucherie vaincue

S'il restait un oiseau

Et une locomotive

Et moi seul dans le désert

Avec l'oiseau et le chose

 

E t si l'on disait choisis

Que ferais-je, que ferais-je

Il aurait un bec menu

Comme il sied aux conirostres

Deux looutons brillants aux yeux

Un petit ventre dodu

je le tiendrais dans ma main

Et son coeur battrait si vite...

Tout autour, la fin du monde

En deux cent douze épisodes

Il aurait des plumes grises

Un peu de rouille au bréchet

Et ses fines pattes sèches

Aiguilles gainées de peau

Allons, que garderez-vous

Car il faut que tout périsse

Mais pour vos lovaux services

On vous laisse conserver

Un unique échantillon

Comotive ou zoisillon

Tout reprendre à son début

Tous ces lourds secrets perdus

Toute science abattue

Si je laisse la machine

Mais ses plumes sont si fines

Et son coeur battrait si vite

Que je garderais l'oiseau.

 

Boris Vian

 

 

 

 

Poisson d'avril

Un poisson d'avril

Est venu me raconter

Qu'on lui avait pris

Sa jolie corde à sauter

C'était un cheval

Qui l'emportait sur son coeur

Le long du canal

Où valsaient les remorqueurs

Et alors

Un serpent

S'est offert comme remplaçant

Le poisson Très content

Est parti à travers champs

Il saute si haut

Qu'il s'est envolé dans l'air

Il saute si haut

BORIS VIAN


 

 

 

Terre-Lune

Terre Lune, Terre Lune
Ce soir j'ai mis mes ailes d'or
Dans le ciel comme un météore
Je pars

Terre Lune, Terre Lune
J'ai quitté ma vieille atmosphère
J'ai laissé les morts et les guerres
Au revoir

Dans le ciel piqué de planètes
Tout seul sur une lune vide
Je rirai du monde stupide
Et des hommes qui font les bêtes

Terre Lune, Terre Lune
Adieu ma ville, adieu mon cour
Globe tout perclus de douleurs
Bonsoir.

Boris Vian


 

 

LA POMME ET L'ESCARGOT

 

Il y avait une pomme

A la cime d'un pommier;

Un grand coup de vent d'automne

La fit tomber sur le pré.

- Pomme, pomme, t'es-tu fait mal

J'ai le menton en marmelade,

Le nez fendu et l'oeil poché

Elle roula, quel dommage

Sur un petit escargot

Qui s'en allait au village

Sa demeure sur le dos.

- Pomme, pomme, t'es-tu fait mal ?

J'ai le menton en marmelade

Le nez fendu et l'oeil poché.

Ah ! stupide créature,

Gémit l'animal cornu,

T'as défoncé ma toiture

Et me voici faible et nu.

- Pomme, pomme, etc.

Dans la pomme à demi blette

L'escargot, comme un gros ver,

Rongea, creusa sa chambrette,

Afin d'y passer l'hiver.

-Pomme, pomme, etc.

Ah! mange-moi, dit la pomme,

Puisque c'est là mon destin

Par testament je te nomme

Héritier de mes pépins.

-Pomme, pomme, etc.

Tu les mettras dans la terre

Vers le mois de février,

Il en sortira, j'espère,

De jolis petits pommiers.                         

    Charles Vildrac

 

 

UN ENFANT VEUT RÉPONDRE

Un enfant veut répondre
Il a levé le doigt
Dans une vieille école
Qui n'existe plus.
La neige a fondu sous les bancs
Il fait chaud comme à l'écurie
Et l'instituteur
A souligné tous les verbes à la craie bleue.
L'enfant qui veut répondre
Fait claquer ses doigts
Tachés d'encre violette
Dans la vieille école
Qui n'existe plus.

PAUL VINCENSINI
Le point mort, Ed.
Guy chambelland

 

 

HIVER

Le vent d'hiver dérange tout
Les Poisseaux
Les Oisons
La rivière dans les arbres
Le froid fait peur à tout le monde
Mais au coeur de la pierre
Il fait chaud
Et on entend une musique

PAUL VINCENSINI
cité dans Le Coffret à poèmes,
Ed. St-Germain-des-Prés

 

 

 

 

AMITIE

 

Ce qui est beau, c'est un visage

Ce qui est beau, c'est l'amitié

Une robe qui s'en va un peu plus loin et volage

Laisse autour d'elle les oiseaux gazouiller.

                                   

Ce qui est beau, c'est le passage

De la brume à l'aurore et du cep au raisin

Ce qui est beau, c'est le ramage

Car tout ce qui vit sur la terre est du bien.

 

Ce qui est beau, c'est tout le monde

Ce qui est beau, c'est les filets

Du pêcheur qui s'en va près des rives profondes

Cueillir la sardine et le nacre des fées.

 

Ce qui est beau, c'est comme une onde

La marche en avant de l'homme et l'été

Qui revient tous les jours car toujours il triomphe.

Ce qui est beau, c'est l'amitié.

Jean-Pierre Voidiès

 

 

Le cirque

 

Zim! Zim! Zim!

Cymbale sonne et l'on se grime

Le funambule fait la "gym"

Pour s'échauffer, car ça commence

 

L'éléphanteau entre en sa danse

Et le lionceau fait révérence

Mais il voudrait bien une lime

Pour ses barreaux - terrible engeance

 

Zim! Zim! Zim !

Le trapéziste est dans les cimes

Trapèze fin, tu te balances

Jongleurs, lancez bien en cadence

Tous vos ballons prenant semblance

D'un grand soleil - Que l'on s'escrime !

 

Et que l'on rie quand le clown mime !

 

Et qu'on écoute sa romance !

Zim! Zim! Zim !

 

 

Jean-Pierre Voidies


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